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30/04/2013

HECTOR ET LES MEDIATORS

 

HECTOR le rocker maudit ! 

 

« Mais qui se souvient d’Hector ? Personne. Voilà un véritable rocker maudit ! » écrivait Bayon dans Libération. C’est vrai, personne. Personne ne s’en rappelle.

Car Hector, toujours accompagné de son valet, brûlait la chandelle par les deux bouts. Vivant au-dessus de ses moyens, il faisait sienne la maxime d’Oscar Wilde : "je vis tellement au-dessus de mes revenus qu’en vérité nous menons, eux et moi, une existence entièrement séparée".

Pas Yéyé pour un sou, le tout était plus souvent crié que chanté. En témoigne cet extrait du film Cherchez L’idole où l’on peut apercevoir Hector en compagnie de ses médiators se faire huer lors de son interprétation d’Il faut saisir sa chance dans un Olympia plein à craquer. La plupart du temps dos au public, il saccage la scène avant de faire une descente dans le public digne de celle d’Iggy Pop à Cincinnati en 71.
Mais nous sommes ici en 63 et Hector détonne avec ses cheveux bien trop longs pour l’époque. C’est un freak avant l’heure, nous donnant ici une démonstration d’un savant mélange de Screaming Lord Sutch et de Tiny Tim.

Arthur Brown n’a qu’à bien se tenir…

Toujours de frac vêtu et capable d’arriver en éléphant au Golf Drouot, Hector pouvait aussi convier les caméramen de l’ORTF à venir le filmer se faisant cuir un oeuf sur la flamme du soldat inconnu. Concevant l’échec comme un but de carrière potable, proche de Dali, Hector était un vrai avant-gardiste. Avec un texte écrit par Jean Yanne en 62, il venait d’inventer le punk :

 

Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah!
Je vous déteste
Oui, je vous hais
Et d’un seul geste
Et d’un seul geste, je vous balaie

 

Vous pouvez rire
Pousser des cris
Tout ça n’ m’inspire
Tout ça n’ m’inspire que du mépris

 

Je vois que vous ne m’aimez pas
Mais je vous le rends bien
Toujours, tout nous séparera
D’ailleurs, j’y compte bien

 

Car bientôt, moi, je serai roi
Le roi le plus puissant
Vous tremblerez tous devant moi
Vous serez écroulés, humiliés et rampants

 

Ah ! J’ vous déteste
Ah ! C’ que j’ vous hais
Et d’un seul geste
Et d’un seul geste, je vous balaie

 

Vous pouvez rire
Pousser des cris
Tout ça n’ m’inspire
Tout ça n’ m’inspire que du mépris

 

Riez de moi, ça m’est égal
Je suis le plus grand
Vous êtes jaloux, c’est bien normal
Mais un jour pourtant

 

Un jour, lorsque je serai roi
Le roi le plus puissant
Vous pleurerez, vous gémirez devant moi
Et moi, plus que jamais
Je crierai en vous voyant

 

Ah! J’vous déteste
Oui, je vous hais
Et d’un seul geste
Et d’un seul geste, je vous balaie, moi
Ah! J’vous exècre
Ah! Ah! C’que j’me hais
Ah! Ouh! J’vous méprise, moi
J’vous abhorre
J’veux plus vous voir
Bande de minables
Pis j’préfère partir parce que sinon je vais vous dire des choses méchantes
Bande de minus
Ah! C’que j’vous hais!

 

Source > http://archives.gonzai.com/hector-et-ses-mediators/

 

 

 

HECTOR ET LES MEDIATORS

Un Screaming Jay Hawkins à la française

 

De son vrai nom Jean-Pierre KALFON (ne pas confondre avec l'acteur), HECTOR est né le 20-12-1946 à Paris. Dès l'âge de 16 ans, il devient un pilier du Golf Drouot où il recrute les Mediators pour l'accompagner. Ce groupe instrumental est composé, à l'origine, de trois copains du Lycée Voltaire à Paris: Marc Schleck (solo), Serge Mosiniak (basse) et Gilbert Krantz (rythmique) auxquels se joint William Roudil (batterie).

Repéré et engagé par Philips, il grave en avril 63, un 1er EP sur lequel figurent, en face A, la reprise "Somethin' Else" d'Eddie Cochran et l'instrumental "Tchang" et , en face B, deux morceaux des Hots Kings ! Iconoclaste du rock, Hector donne visuellement comme musicalement, dans la dérision, l'extravagance et la provocation la plus délirante. C'est en spectacle qu'il montre sa démesure. Il s'y produit en costume queue-de-pie avec un haut-de-forme, une cape, des gants blancs et un bouchon de lavabo autour du cou.  Ses cheveux incroyablement longs et touffus pour l'époque lui tombent sur les épaules et lui valent le surnom de "Chopin du Twist".

Il exige toujours un piano bien accordé, non pas pour en jouer mais pour le démolir ! Il se déplace sur scène dans un cercueil, une baignoire, une chaise à porteurs, toujours accompagné de son fidèle valet Jérome qui lui apporte de l'eau, essuie son visage et parfois lui lave les pieds.

Philips, voulant profiter de sa soudaine notoriété, sort dans la foulée un second EP avec, en face A, deux reprises enregistrées lors des sessions du 1er disque et, en face B, deux nouvelles chansons en français (Je vous déteste et T'es pas du quartier) signées Jean Yanne et Gérard Sire.

Furieux de cet almagame concocté sans son consentement, il intente contre sa maison de disques, un procès qu'il gagne. En spectacle, il parodie Sheila en chantant "Le sifflet des boudins" ou Claude François en faisant du trapèze volant.

En 64, il se sépare des Mediators et entame une carrière solo en sortant chez Ducretet-Thompson son 3e EP avec notamment "Alligator" et "Hong-Kong", deux morceaux adaptés de son idole Screamin' Jay Hawkins. Il se produit en 1ère partie des Animals et de Bill Haley.

Il intègre Polydor en 66 pour graver son 4e et dernier EP "Abab l'Arabe".

Après l'enregistrement chez Palette du SP "The Whammy", il part en 67 au Canada où il gère la carrière de Mike Shannon (le second chanteur des Chats sauvages) et de divers artistes canadiens comme Nanette Workman.

De retour à Paris en 70, il devient directeur artistique chez Barclay puis Pathé Marconi.

Parallèlement, il enregistre avec Tom et Jerry le SP "Le petit Beaujolais/La société" produit par Dick Rivers.

Il joue dans les comédies musicales "Gomina" (73) où il tient sept rôles différents, et "Mariage"(75) avec Jeane Manson. En 76, il assure la programmation du Théâtre Dejazet puis, de 78 à 83, celle du Studio Bertrand, transformé en salle polyvalente.En 83, il achète une usine de construction de machines à emballage installée en Seine-et-Marne qu'il revend en 87.

Philips a sorti en 84 un mini-album regroupant les 6 titres de ses deux premiers disques.

 

Source > http://radioherbetendre.blogspot.fr/2013/01/hector-et-les-mediators-un-screaming_3.html

 

 

 

 

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