07/03/2013
Les pastèques de Woodstock sont orphelines…
Les pastèques de Woodstock sont orphelines…
R.I.P. Alvin Lee
( Lemmy The Obi )
Alvin Lee ( 19 décembre 1944 / 6 mars 2013 )
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Dimanche 17 août 1969, Bethel, chez Max Yasgur, à environ soixante kilomètres de Woodstock, dans l’Etat de New York, la nuit est très sombre ce soir, il fait presque froid.
Un grand blond monte sur scène, belle gueule de guitar héros, magnifique Guitare, une « Gibson Custom Shop "Big Red" Signature model », la même que ce vieux salopard de Chuck, elle est logotée « Love & Peace », il porte un petit tee shirt noir et strass, sabots blancs d’infirmier, poignet de force, il est penché sur la « Big Red » concentré et souriant, il est en gros à dix minutes de la consécration mondiale, il ne le sait pas : « Going Home… by Helicopter »
L’Ange blond plante une intro démoniaque, le « Ten Years After » emballe derrière son leader, Alvin Lee entre dans l’histoire du Rock et dans la nuit magique de Woodstock.
Lui, l’espoir du British Blues, gratte sur sa guitare et chante de sa voix presque nasillarde, mélange Blues, Jazz et Rock, il hurle, calme et excite. Il concourt au titre de guitariste « le plus vite » du monde, on ne disait pas le plus rapide à l’époque !
Alvin Lee fonce à tombeau ouvert vers la gloire, il grimace et s’exprime , seul Leo Lyons son ami d’enfance et bassiste arrive à le suivre, arc-bouté sur sa fender, Chick Churchill, le clavier a abandonné son instrument et bat la mesure, Rick Lee, le batteur saccade le tout.
Michael Wadleigh et son assistant de l’époque Martin Scorcese, multiplient les plans, Eddie Kramer, peut être l’un des meilleurs ingénieurs du son au monde, capte le moindre souffle.
La Gibson crache le feu, son patron le domine, « One for the money, two for the show », les chaussures de daim bleu battent la chamade, « Shake it Baby ! », les 450 000 spectateurs ne s’y trompent pas, il vivent l’instant, « play the blues for you », ils ne sont pas prêts à laisser rentrer leur « Guitar Héros » chez lui, ça tombe bien, il ne veut plus rentrer, il baisse petit à petit le ton, les laissant s’approcher, rassurés par l’intensité qui diminue…
Et là quand c’est presque fini, tout recommence, plus haut, plus fort, plus vite, le blond électrise les babas qui en restent baba, il les mitraille, les fusille, ils s’offrent à la mitraille.
Le final larsenne, il leur assène le coup de grâce !
« Ten Years After ! Please ! A warm thank you for Ten Years After ! »
Alvin Lee s’enfonce dans la nuit, il a encore la pastèque, mais sur l’épaule cette fois et ce soir, il a la carrure d’un grand…
( Pierre-Jean Néri )
11:36 Publié dans Blues, In Memoriam, Rock'n'Roll, Vous avez dit psychédélique !? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alvin lee, ten years after